Alma Forrer est une jeune auteure-compositrice-interprète de chanson française, qui s’épanouit dans un registre folk d’influence américaine. Je l’ai découverte en première partie du dernier concert de Vianney au Trianon. Ce soir-là, elle a séduit le public par ses chansons, sa sensibilité et son naturel.
Rencontre avec une artiste intemporelle qui distille ses mots sur des mélodies mélancoliques et amoureuses…
C’est au Dépanneur Pigalle que j’ai donné rendez-vous à Alma. Nous avons échangé sur son parcours, ses influences, ses compositions et son programme pour la rentrée.
Quelle est ta formation musicale initiale ?
« Enfant, j’ai fait 9 ans de piano. De ces années, il me reste quelques mélodies et une certaine souplesse des doigts, mais très peu de notions de solfège. À 14 ans, j’ai délaissé le piano pour la guitare, pour pouvoir chanter en même temps mes chansons préférées de Marie Laforêt ou Joan Baez. La guitare me semblait plus instinctive, moins conventionnelle que le piano. Certainement à tort… Mais c’est comme ça que les choses ont commencé. J’ai d’abord pris quelques cours de guitare avec une vieille dame, France. J’allais chez elle, on chantait toutes les deux et je l’admirais beaucoup. Après deux ou trois années j’ai continué seule mon apprentissage. »
Tu es auteure-compositrice et interprète, comment composes-tu tes chansons ?
« J’ai commencé à écrire quand j’étais au lycée. C’est toujours un peu aléatoire, j’écris souvent, j’écris aussi plein de choses qui ne deviennent pas forcément des chansons. C’est comme un fil qui se déroule, il y a parfois des choses que j’ai envie de dire, des mots qui me viennent à l’esprit, ce n’est jamais pareil. Je n’ai pas vraiment de règle d’écriture, c’est plutôt la rencontre d’une mélodie et d’un texte qui vont ensemble, il se produit une sorte d’émulation, et ça fonctionne bien. Le temps d’écriture est aussi variable, il m’arrive d’écrire une chanson en 5 minutes, parfois j’ai des bouts de textes, des couplets, je reviens alors dessus plusieurs fois, je les réécris, reformule et finalise la chanson ainsi. »
Quand et comment ton style musical (country-folk/chanson française) est arrivé à maturation ?
« Ça, c’est un peu particulier, j’écoutais beaucoup de chanson française avec mes parents, et surtout avec ma mère. J’étais particulièrement admirative de Marie Laforêt, mais on écoutait aussi beaucoup Barbara, Jacques Brel, Georges Brassens ou Bobby Lapointe. Concernant la musique américaine, ma grand-mère écoutait souvent des Gospels, et mon père était amateur de Folk, il écoutait Woody Guthrie, Simon & Garfunkel, Joan Baez et Dolly Parton.
J’ai naturellement baigné dans cet univers musical, et en arrivant à la fac, quand j’ai commencé à m’y intéresser, je me suis aperçue que j’avais déjà entendu pas mal de sons de cette époque grâce à mon père. À partir de 18-19 ans, je me suis vraiment tournée vers la country, le songwriting (made in Texas). J’ai commencé à écrire des chansons, à faire quelques recherches, des rencontres et j’ai découvert un tas d’artistes extraordinaires comme Guy Clark, qui a écrit toute sa vie des chansons comme un poète. Il est devenu une inspiration majeure pour moi.»
Peux-tu nous parler de ton second EP qui sort à la rentrée ?
« C’est un 6 titres qui va sortir en vinyle et en CD entre la fin du mois de septembre et le début d’octobre. Nous sommes en train de mettre en place la Release Party, donc j’aurai bientôt de bonnes nouvelles !
Nous avons enregistré cet EP pendant le mois d’avril à Porto, au studio Sa Da Bandeira. J’ai collaboré avec Alexis Paul (son guitariste) et Alexandre Bourit (musicien et guitariste de Baptiste Hamon). Tous deux, ils comprennent et savent décoder ce que je souhaite et ce que j’aime, en plus d’être des musiciens très talentueux et des penseurs d’arrangements musicaux. Jean-Charles Versari nous a également accompagné à Porto pour faire les prises de son, puis il a mixé les chansons dans son studio à Paris, à nos côtés. Ce qui m’importait beaucoup, pendant la réalisation, c’est que l’on entende bien ma voix, que l’on comprenne ce que je dis et que la chanson finale soit à la fois simple et intense. J’aime les choses assez pures, et c’est ce que j’avais envie que l’on retrouve sur ce disque là, encore plus que sur le précédent.
Ce sont des chansons personnelles qui me tiennent beaucoup à coeur, et j’ai hâte de tenir le disque entre mes mains ! »
Tu es passée par Kisskissbankbank pour le lancement du second EP, quel est le principe ?
« En fait tu précommandes le disque avant même qu’il soit enregistré, faut pas avoir peur (rires). Maintenant que l’étape finale du disque -le mastering- est terminée, je peux assurer qu’il est digne du soutien qu’il a reçu! C’est formidable de pouvoir produire moi-même cet EP en travaillant avec une équipe si talentueuse, investie dans la mission de créer à mes côtés. La confiance des gens, leur soutien m’a permis d’accomplir ce grand rêve là. C’est merveilleux.»
– Les prochains concerts d’Alma –
Le 12 juillet, Alma accompagnera Baptiste Walker Hamon aux Francofolies /// 13 juillet à la Rochelle dans un lieu tenu secret (pendant le festival entre deux concerts) /// 22 juillet ouverture du festival les Rencontres des Arts Fous sur la côte ouest à Fouras accompagné de son guitariste Alexis Paul /// 15 août en Corrèze pour le festival DécOUVRIR de Concèze
Merci Eric, ravie que tu aimes 😉
Merci Ouiza pour cet article. J’ai découvert une artiste. Je partage.
Merci Aurélie 😉
très sympa cette interview 🙂